Communiqué du 13 juillet

C’est encore une fois avec étonnement et par voie de presse que nous apprenons les positions de la mairie à propos de la médiation engagée entre cette dernière et le collectif « pas d’avenir sans Avenir ». De plus, la presse n’ayant pour l’instant relayé qu’une seule version, il nous paraît impératif de faire entendre et exister notre position pour les lecteurs du journal.

Mardi 27/06 dans l’après-midi s’est tenu le conseil municipal de Brest consacré aux budgets alloués aux associations.
Dans le contexte de menace de fermeture de la salle de l’Avenir, il est apparu crucial au collectif d’imposer ce sujet brûlant à l’ordre du jour et demander des explications au maire M. Cuillandre ainsi que ses adjoints M. Nédélec et M. Quiguer, chargés du dossier.
Voici en quelques mots ce qu’il en est ressorti.

Après nous avoir laissé prendre la parole (micros coupés), le maire et son adjoint ont enchaîné les mensonges et les procès d’intention.
M. Nédélec clame que depuis trois ans le collectif répond trop tard aux mails et ne fait aucun effort pour avancer sur les questions de mises aux normes, alors que, de son côté, il a « tout fait pour nous tendre la main et s’embarquer dans une belle histoire avec nous ».
Et M. Cuillandre de surenchérir en prétendant que le collectif se moque bien de la mise en danger d’autrui et aurait « privatisé le lieu » en mettant un cadenas. Il n’est pas difficile de démentir toutes ces accusations.

Depuis le début des aménagements du site de l’Avenir, le collectif a toujours tenu compte de la nécessaire sécurité du public, tout en acceptant de nouer le dialogue avec la mairie dès 2020.
Il a travaillé, en larges assemblées, à définir ses « impondérables » (maintien des constructions, fonctionnement horizontal, logique non-marchande). Il a entamé le processus de médiation proposé par la mairie début 2023 et interrompu par les médiateurs en juin dernier suite à la violation par la municipalité de son engagement à un apaisement des pressions pendant le temps du processus.

Aucune de nos interrogations ne trouvera de réponse à la suite de ce conseil.
M. Nédélec a refusé de s’exprimer sur la décision soudaine de forcer l’interruption de la médiation entamée début 2023, sur la volonté de la mairie de fermer (voire raser) la salle de l’Avenir.
Une phrase lui a tout de même échappé au détour de la conversation : « Jusqu’à présent on avait pris la décision de ne pas toucher à vos constructions »…
Cette phrase et son silence éloquent face à nos questions en disent long sur le devenir de l’Avenir.

La bataille autour de l’usage de cet espace, promis initialement aux habitant.e.s, dure depuis des années, c’est donc avec méfiance que nous sommes entré.e.s dans ce processus de médiation.
Il ne suffit pas d’être un nouvel élu pour effacer les 15 ans de fausses promesses des municipalités passées aux habitant.e.s de St-Martin concernant la salle de l’Avenir.
Depuis 2007, les habitant.e.s se battent pour maintenir existant le seul espace social non-marchand de la place Guerin. Par leurs engagements dans la lutte contre la destruction de la salle, contre le projet Lamotte, puis celui d’une crèche tirée du chapeau magique des projets supposés incontestables, c’est face à l’impasse dans laquelle elle se trouve que la mairie envisage une négociation.
Il faut aussi rappeler que cette négociation, espérée pour certain.e.s habitant.e.s depuis la démolition de la première salle de l’Avenir, n’a été possible qu’au seul fait de la lutte des habitant.e.s du quartier pour sauver la salle. Nous n’avons heureusement pas attendu la mairie pour nous saisir de cet espace abandonné et donner vie à une salle de quartier.

En Mai 2021, lors de la deuxième rencontre avec le collectif, M. Nédélec déclarait être prêt à « innover sur le plan juridique », « quitte à être la première ville en France à adopter une nouvelle formule ». La récente injonction au collectif de s’organiser en association loi 1901 semble bien loin de ces velléités initiales.

Nous demandons à la municipalité de revenir sur ses nouvelles positions des dernières semaines.